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XXXI.

Le même écrivain en parlant des différents ſyſtêmes de Gouvernement, s’exprime ainſi : „ L’un trouve beau qu’on ſoit craint de ſes voiſins, l’autre qu’on en ſoit ignoré. L’un eſt content que l’argent circule, l’autre exige que le peuple ait du pain. “

Tout cet article ſemble puérile & contradictoire ; car comment le même Etat qui pourroit ſe faire craindre pourroit-il être ignoré ? & comment le peuple peut-il avoir du pain ſans que l’argent circule ? La contradiction eſt manifeſte.


XXXI.

La contradiction que M. D. V. oppoſe ici à l’Auteur du Contract Social, n’eſt pas auſſi réelle que celle qu’on lui a reprochée. Ce n’eſt point le même ſyſtême de gouvernement qui cherche à ſe faire craindre & qui voudroit être ignoré ; qui veut que le peuple ait du pain & que l’argent circule. Ce ſont autant de plans différens ; l’Auteur du Contract demande quel eſt le meilleur.


XXXII.

A l’inſtant que le peuple eſt légitimement aſſemblé en Corps ſouverain, toute juriſdiction de gouvernement ceſſe, la puiſſance exécutrice eſt ſuſpendue &c. Cette propoſition du Contract Social ſe-

XXXII.

Si l’Auteur avoit toujours occupé ſa plume auſſi bien qu’il le fait ici, il auroit épargné à ſa perſonne bien des reproches flétriſſans, à la ſociété bien des pertes & des malheurs qui ne ſe repareront point.