Page:Voltaire - Idées républicaines, augmentées de remarques, éd. Needham, 1766.djvu/31

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
31
eſt aſſurée par ſa ſituation, & que l’intérêt de ſes voiſins eſt de la conſerver. Le mouvement ſemble devoir être plus facile & plus uniforme dans une petite machine que dans une grande, dont les reſſorts ſont plus compliqués ; & où les frottements plus violents interrompent le jeu de la machine. Mais comme l’orgueil entre dans toutes les têtes, comme la fureur de commander à ſes égaux eſt la paſſion dominante de l’eſprit humain, comme en ſe voyant de plus près on ſe peut haïr d’avantage, il arrive quelquefois qu’un petit Etat eſt plus troublé qu’un grand.

qui concourent à la conſervation d’une petite République, le reſpect & l’obſervation des loix fondamentales, dont l’objet eſt de prévenir toute innovation eſſentielle au gouvernement.


XXVII.

Quel eſt le remede à ce mal ? la raiſon qui ſe fait entendre à la fin quand les paſſions ſont laſſes de crier. Alors les deux partis relâchent un peu de leurs prétentions dans la crainte de pis. Mais il faut du tems.

XXVII.

Certainement la découverte eſt rare : mais ſi perſonne n’eſt chargé de préſenter le remede ; s’il faut attendre que les paſſions épuiſées ſoient réduites au ſilence, le mal aura le tems de faire bien du progrès, & de parvenir à un excès qui peut-être rendra le remede inutile.