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d’écrire ce qui lui plait. Le fameux Wilkes eſt encore proſcrit pour ſon North-brithon ; un Medecin à Londres fut condamné, il n’y a que quelques années, au carquan & à trois ans de priſon pour ſes ouvrages : un Imprimeur ſubit la même peine pour en avoir imprimé de mauvais. Le nommé Cleveland Ecoſſois a été condamné ainſi que ſon Libraire Griffigt, à une amende pour avoir publié un livre contre les mœurs.

Les hommes, dit l’auteur, ſont plus libres en Angleterre, parce qu’ils y ſont plus éclairés. Au contraire juſqu’à préſent l’on a penſé qu’une liberté plus grande ſervoit à acquérir plus de lumieres. Ainſi les Anglois ſont des politiques plus éclairés que les François, parce qu’ils ont plus de liberté de s’inſtruire, de parler des intérêts du gouvernement. Mais nos nouveaux maîtres dont la gloire eſt d’être nés pour éclairer, réformer la raiſon, peuvent-ils décemment raiſonner comme le reſte des mortels.


XXVI.

De toutes les Républiques la plus petite ſembleroit devoir être la plus heureuſe, quand ſa liberté

XXVI.

Ce n’étoit pas la peine à l’auteur de s’arrêter à étaler une penſée que tout le monde ſait. Il auroit pu ajouter aux moyens