Page:Voltaire - Idées républicaines, augmentées de remarques, éd. Needham, 1766.djvu/27

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
27


éloignés du gout de M. D. V. ſubſiſteront l’abondance du commerce, l’application des arts, de l’induſtrie, des talents ? comme elles ont fait juſqu’à préſent ; aux dépens de l’étranger. Il eſt étonnant que l’auteur oſe débiter ſes pernicieuſes maximes ſous les yeux de la République. Un Citoyen qui les auroit écrites, mériteroit d’être dégradé, & d’être puni comme traître envers ſa patrie : c’eſt un étranger, il doit être banni du commerce de la République, & en être déclaré ennemi.


XXII.

Une Loi Romaine qui eut dit à Lucullus, ne dépenſez rien, auroit dit en effet à Lucullus, devenez encore plus riche, afin que votre petit-fils puiſſe acheter la République.

XXII.

La ſageſſe des loix pourvoit à la conſervation d’un Etat ; elle ne peut être comptable des entrepriſes de l’ambition.


XXIII.

Les Loix ſomptuaires ne peuvent plaire qu’à l’indigent oiſif, orgueilleux & jaloux qui ne veut ni travailler ni ſouffrir que ceux qui ont travaillé jouiſſent.

XXIII.

Geneve contient en proportion moins de pareſſeux indigens que quelque Ville que ce ſoit des Etats voiſins. Ses habitants ſont moins expoſés aux malheureuſes influences du luxe, qui en détrui-