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Les loix romaines elles-mêmes qu’on reclame aujourd’hui dans tous les tribunaux, ont été quelquefois contradictoires.

rité vaut bien celle de M. D. V.

XVII.

Lorſqu’une loi eſt obſcure, il faut que tous l’interprétent, parce que tous l’ont promulguée : à moins qu’ils n’ayent chargé pluſieurs expreſſément d’interpréter les loix.

XVII.

L’interprétation d’une loi obſcure appartient ſans doute au Légiſlateur : mais ſi tous ceux qui en ont autoriſé la promulgation doivent l’interpréter, quelle évidence en réſultera-t-il ? A quelle interprétation donnera-t-on la préférence. Si tous ne peuvent ſe réunir dans une explication certaine, chacun aura droit de donner ſon ſentiment. Ce ſera l’Evangile livré à la manie de chaque eſprit particulier.


XVIII.

Quand les tems ont ſenſiblement changé, il y a des loix qu’il faut changer. Ainſi lorſque Triptoleme apporta l’uſage de la charrue dans Athenes il fallut abolir la police du gland. Dans

XVIII.

Voici enfin une vérité qui échappe à l’auteur : il eſt des loix qu’il faut changer ou réformer ſelon le beſoin des tems, l’on en convient ; mais pourquoi ſi peu de juſteſſe dans l’application de cette maxime ? dans ces ſiécles