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de Constantinople & d’Antioche eurent la droite. Je ne sais si les caudataires à Rome, prétendent que la gauche est la place d’honneur. Quoi qu’il en soit, Jésus, de cette affaire-là obtint deux volontés.

La loi mosaïque avait défendu les images. Les peintres, & les sculpteurs n’avaient pas fait fortune chez les Juifs. On ne voit pas que Jésus ait jamais eu de tableaux, excepté peut-être celui de Marie, peinte par Luc. Mais enfin Jésus-Christ ne recommande nulle part qu’on adore les images. Les chrétiens les adorèrent pourtant vers la fin du quatrième siècle, quand ils se furent familiarisés avec les beaux-arts. L’abus fut porté si loin au huitième siècle, que Constantin Copronyme assembla à Constantinople un concile de trois cent vingt évêques, qui anathématisa le culte des images, & qui le traita d’idolâtrie.

L’impératrice Irène, la même, qui depuis fit arracher les yeux à son fils, convoqua le second concile de Nicée en 787 : l’adoration des images y fut rétablie. On veut aujourd’hui justifier ce concile, en disant que cette adoration était un culte de dulie, & non pas de latrie.

Mais soit de latrie, soit de dulie, Charlemagne en 794 fit tenir à Francfort un autre concile, qui traita le second de Nicée d’idolâtrie. Le pape Adrien Ier y envoya deux légats, & ne le convoqua pas.

Le premier grand concile, convoqué par un pape,