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sur la créance d’une autre vie ; donc, le judaïsme a été soutenu par une Providence extraordinaire. »

Plusieurs théologiens se sont élevés contre lui, & comme on rétorque tous les arguments, on a rétorqué le sien, on lui a dit :

« Toute religion qui n’est pas fondée sur le dogme de l’immortalité de l’ame, & sur les peines & les récompenses éternelles, est nécessairement fausse ; or le judaïsme ne connut point ces dogmes, donc le judaïsme, loin d’être soutenu par la Providence, était par vos principes une religion fausse & barbare qui attaquait la Providence. »

Cet évêque eut quelques autres adversaires qui lui soutinrent que l’immortalité de l’ame était connue chez les Juifs, dans le temps même de Moïse ; mais il leur prouva très-évidemment, que ni le Décalogue, ni le Lévitique, ni le Deutéronome, n’avaient dit un seul mot de cette créance, & qu’il est ridicule de vouloir tordre & corrompre quelques passages des autres livres, pour en tirer une vérité qui n’est point annoncée dans le livre de la loi.

M. l’évêque ayant fait quatre volumes pour démontrer que la loi judaïque ne proposait ni peines, ni récompenses après la mort, n’a jamais pu répondre à ses adversaires d’une manière bien satisfaisante. Ils lui disaient : « Ou Moïse connaissait ce dogme, & alors il a trompé les Juifs en ne le manifestant pas ; ou il l’ignorait ; & en ce cas il n’en savait pas