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ses ne croyaient pas que ces arrosés fussent chrétiens ; que pour lui il pense qu’ils sont chrétiens, mais qu’ils ont une grace infiniment moindre que ceux qui ont été plongés trois fois selon l’usage.

On était initié chez les chrétiens dès qu’on avait été plongé ; avant ce temps on n’était que catécumène. Il fallait pour être initié avoir des répondants, des cautions, qu’on appelait d’un nom qui répond à parains, afin que l’Église s’assurât de la fidélité des nouveaux chrétiens, & que les mystères ne fussent point divulgués. C’est pourquoi dans les premiers siècles, les gentils furent généralement aussi mal instruits des mystères des chrétiens, que ceux-ci l’étaient des mystères d’Isis & d’Éleusine.

Cyrille d’Alexandrie, dans son écrit contre l’Empereur Julien, s’exprime ainsi ; Je parlerais du Baptême si je ne craignais que mon discours ne parvînt à ceux qui ne sont pas initiés.

Dès le second siècle, on commença à baptiser des enfans ; il était naturel que les chrétiens désirassent que leurs enfans, qui auraient été damnés sans ce sacrement, en fussent pourvûs. On conclut enfin qu’il fallait le leur administrer au bout de huit jours, parce que chez les Juifs c’était à cet âge qu’ils étaient circoncis. L’Église Grecque est encor dans cet usage. Cependant au troisième siècle la coûtume l’emporta de ne se faire baptiser qu’à la mort.

Ceux qui mouraient dans la premiére semaine étaient damnés, selon les pères de l’Église