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par tout le monde, excepté par nos croisés, attendu que ceux-ci étaient plus mal avisés que les Égyptiens n’étaient lâches. Ce fut la milice des Mammelus qui battit les Français. Il n’y a peut-être que deux choses passables dans cette nation ; la première, que ceux qui adoraient un bœuf ne voulurent jamais contraindre ceux qui adoraient un singe, à changer de religion ; la seconde, qu’ils ont fait toujours éclore des poulets dans des fours.

On vante leurs pyramides ; mais ce sont des monuments d’un peuple esclave. Il faut bien qu’on y ait fait travailler toute la nation, sans quoi on n’aurait pu venir à bout d’élever ces vilaines masses. À quoi servaient-elles ? À conserver dans une petite chambre la momie de quelque Prince ou de quelque Gouverneur, ou de quelque Intendant que son ame devait ranimer au bout de mille ans. Mais s’ils espéraient cette résurrection des corps, pourquoi leur ôter la cervelle avant de les embaumer ? Les Égyptiens devaient-ils ressusciter sans cervelle ?




APOCALYPSE.


Justin le Martyr, qui écrivait vers l’an 270 de notre ère, est le premier qui ait parlé de l’Apocalypse ; il l’attribue à l’Apôtre Jean l’Évangéliste, dans son Dialogue avec Triphon,