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Les hommes furent toujours partagés sur la question de l’éternité du monde, mais jamais sur l’éternité de la matière.

Ex nihilo nihil, in nihilum nil posse reverti.

Voilà l’opinion de toute l’antiquité.

Dieu dit, Que la lumière soit faite, & la lumière fut faite ; & il vit que la lumière était bonne ; & il divisa la lumière des ténèbres, & il appela la lumière jour, & les ténèbres nuit ; & le soir & le matin furent un jour. Et Dieu dit aussi, Que le firmament soit fait au milieu des eaux, & qu’il sépare les eaux des eaux ; & Dieu fit le firmament ; & il divisa les eaux au-dessus du firmament des eaux au-dessous du firmament, & Dieu appela le firmament ciel ; & le soir & le matin fit le second jour &c. & il vit que cela était bon.

Commençons par examiner si l’évêque d’Avranche Huet, & le Clerc, n’ont pas évidemment raison contre ceux qui prétendent trouver ici un tour d’éloquence sublime.

Cette éloquence n’est affectée dans aucune histoire écrite par les Juifs. Le style est ici de la plus grande simplicité, comme dans le reste de l’ouvrage. Si un orateur pour faire connaître la puissance de Dieu employait seulement cette expression, Il dit, Que la lumière soit, & la lumière fut, ce serait alors du sublime. Tel est ce passage d’un psaume, Dixit, & facta sunt. C’est un trait qui étant unique en cet endroit, & placé pour faire une grande image, frappe l’esprit & l’enlève. Mais ici, c’est le narré