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reux, & qu’on ne sera pas malheureux avec moi.

ARISTON

N’êtes-vous pas fâché de n’avoir point de femme ? ce serait une grande consolation ; il serait doux après avoir prôné, chanté, confessé, communié, baptisé, enterré, de trouver dans son logis une femme douce, agréable & honnête, qui aurait soin de votre linge & de votre personne, qui vous égaierait dans la santé, qui vous soignerait dans la maladie, qui vous ferait de jolis enfans, dont la bonne éducation serait utile à l’État. Je vous plains vous qui servez les hommes, d’être privé d’une consolation si nécessaire aux hommes.

TÉOTIME

L’Église grecque a grand soin d’encourager les curés au mariage ; l’Église anglicane & les protestants ont la même sagesse ; l’Église latine a une sagesse contraire ; il faut m’y soumettre. Peut-être aujourd’hui que l’esprit philosophique a fait tant de progrès, un concile ferait des loix plus favorables à l’humanité que le concile de Trente ; mais en attendant, je dois me conformer aux loix présentes ; il en coûte beaucoup, je le sais, mais tant de gens qui valaient mieux que moi s’y sont soumis, que je ne dois pas murmurer.

ARISTON

Vous êtes savant, & vous avez une é