Page:Voltaire - Dictionnaire philosophique portatif, 6e édition, tome 1.djvu/105

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LE CIEL DES ANCIENS. 85


mère ; c’est de là que les peintres les peignent encor aujourd’hui assis sur une nuée ; mais comme il était bien juste que le maître des dieux fût plus à son aise que les autres, on lui donna un aigle pour le porter, parce que l’aigle vole plus haut que les autres oiseaux.

Les anciens Grecs voyant que les maîtres des villes demeuraient dans des citadelles, au haut de quelque montagne, jugèrent que les dieux pouvaient avoir une citadelle aussi, & la placèrent en Thessalie sur le mont Olimpe, dont le sommet est quelquefois caché dans les nuës, de sorte que leur palais était de plain pied à leur ciel.

Les étoiles & les planètes qui semblent attachées à la voûte bleue de notre atmosphère, devinrent ensuite les demeures des dieux ; sept d’entre eux eurent chacun leur planète, les autres logèrent où ils purent ; le conseil général des dieux se tenait dans une grande salle, à laquelle on allait par la voye lactée ; car il fallait bien que les dieux eussent une salle en l’air, puisque les hommes avaient des hôtels-de-ville sur la terre.

Quand les titans, espèce d’animaux entre les dieux & les hommes, déclarèrent une guerre assez juste à ces dieux-là, pour réclamer une partie de leur héritage du côté paternel, étant fils du ciel & de la terre, ils ne mirent que deux ou trois montagnes les unes sur les autres, comptant que c’en était bien assez pour


F 3