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534 ÉPILOGUE.

qu'alors ma fortune sera faite, comme celle de l'Homme aux qua- rante cens.

Si quelqu'un se formalise de ces plaisanteries très-légères sur un sujet qui en méritait de plus fortes, si quelqu'un est assez sot pour se fâcher, l'auteur, qui est parfois goguenard, m'a promis de le fâcher un peu davantage dans le nouveau chant que nous espérons publier.

A l'égard de Jean-Jacques, puisqu'il n'a joué dans tout ce tracas que le rôle d'une cervelle fort mal timbrée; puisqu'il s'est fait chasser partout où il a paru ; puisque c'est un absurde raisonneur, qui, ayant imprimé sous son nom quelques petites sottises contre Jésus-Christ, a imprimé aussi dans le même libelle que Jésus-Christ fsr»!or/ comme î<» Z)ie(f%- puisqu'il est quelque- fois calomniateur, déclaré tel et affiché tel par une déclaration publique des plénipotentiaires de France, de Zurich, et de Berne-, le 25 juillet 17GG, nous pensons qu'il a fallu lui donner le fouet beaucoup plus fort qu'aux autres, et que l'auteur a très- bien fait de montrer le vice et la folie dans toute leur turpitude. Nous l'exhortons à traiter ainsi les brouillons et les ingrats, et à écraser les serpents de la littérature de la même main dont il a élevé des trophées à Henri IV, à Louis XIV, et à la vérité, dans tous ses ouvrages. Nous avons besoin d'un vengeur : il est juste que celui qui a vécu avec la petite-fille de Corneille extermine les descendants des Claveret, des Scudéri, et des d'Aubignac.

Les lois ne peuvent pas punir un calomniateur littéraire, encore moins un charlatan déclamateur qui se contredit à chaque page, un romancier qui croit éclipser Tèkmaque en élevant un jeune seigneur pour en faire un menuisier, et qui croit surpasser M-" de La Fayette en faisant donner des baisers acres par une Suissesse à un précepteur suisse. II n'y a pas moyen de condamner à l'amende honorable ceux qui, ayant devant les yeux les grands modèles du siècle de Louis XIV, défigurent la langue française par un style barbare, ou ampoulé, ou entortillé; ceux qui parlent poé- tiquement de physique 3; ceux qui, dans les choses les plus com- munes, prodiguent les expressions les plus violentes; ceux qui, ayant fait ronfler au théâtre des vers qu'on ne peut lire, ne man- quent pas de faire dire dans les journaux qu'ils sont supérieurs à

��i. Au livre IV d'Emile, 3.-3. Rousseau a dit : « Si la vie et la mort de Socrate sont d'un sage, la vie et la mort de Jésus sont d'un Dieu. » (B.)

2. Voyez la lettre à d'Alembert, du 30 juillet 17GG.

3. Il s'agit de Noël Regnault.

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