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CHANT QUATRIÈME

��Nos voyageurs devisaient en chemin ; Ils se flattaient d'obtenir du destin Ce que leur cœur aveuglément désire : Bonnet, de boire ; et Jean-Jacques, d'écrire ; (latin, d'aimer; la vieille, de médire ; Pioljert, de vaincre, et d'aller à grands pas Du lit h table, et de table aux combats.

Tout caractère en causant se déploie. Milord disait : « Dans ces remparts sacrés Avant-hier les Français sont entrés : Nous nous battrons, c'est Là toute ma joie: -Mes chiens et moi nous suivrons cette proie ; J'aurai contre eux mes fusils à deux coups : Pour un Anglais c'est un plaisir bien doux ; Des Genevois je conduirai l'armée. »

Comme il parlait, passa la Renommée; Elle portait trois cornets à bouquin \ L'un pour le faux, l'autre pour l'incertain ; Et le dernier, que l'on entend à peine. Est pour le vrai, que la nature humaine Chercha toujours, et ne connut jamais. La belle aussi se servait de sifflets. Son écuyer, l'astrologue de Liège, De son chapitre obtint le privilège D'accompagner l'errante déité ; Et le Menson":e était à son côté.

��1. Observez, cher lecteur, combien le siècle se perfectionne. On n'avait donné qu'une trompette à la Renommée dans la Uenriade, on lui en a donne deux dans la divine Pucelle, et aujourd'hui on lui en donne trois dans le poëme moral do la guerre genevoise. Pour moi, j'ai envie d'en prendre une quatrième pour célél)rcr l'autour, qui est sans doute un jeune homme qu'il faut bien encourager. {Note de Voltaire, 1708.)

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