530 LA GUERRE CIVILE DE GENËVE. [435]
Abaiulonner au souffle des zéphyrs
Et votre barque et vos charmants plaisirs !
Soyez toujours amoureux et fidèles,
El jouissants. C'est sans doute un souliait
Que jusqu'ici je n'avais jamais fait;
Je ne voulais que des amours nouvelles :
IMais ma nature élant le cJ|^îgement,
Pour votre bien je changgjpi ce moment.
Je veux enfin qu'il soit dans mon empire
Un couple heureux sans infidélité,
Qui toujours aime, et qui toujours désire;
On rira voir un jour par rareté :
Je veux donner, moi qui suis l'Inconstance,
Ce rare exemple : il est sans conséquence ;
J'empêcherai qu'il ne ,'soit imité.
Je suis vrai pape, et je donne dispense.
Sans déroger à ma légèreté :
Ne doutez point de ma divinité;
Mon Vatican, mon église est en France. »
Disant ces mots, la déesse bénit
Les deux amants, et le peuple applaudit.
A cet oracle, à cette voix divine, Le beau Robert, la belle Catherine, Vers la girouette avancèrent tous deux, En se donnant des baisers amoureux ; Leur tendre flamme en était augmentée ; Et la girouette, un moment arrêtée. Ne tourna point, et se fixa pour eux.
Les deux amants sont prêts pour le voyage ; Un peuple entier les conduit au rivage : Le vaisseau part; Zéphyre et les Amours Sont à la poupe, et dirigent son cours. Enflent la voile, et d'un battement d'aile Vont caressant Catherine et Covelle. Tels, en allant se coucher à Paphos, Mars et Vénus ont vogué sur les flots; Telle Amphitrite et le puissant Nérée Ont fait l'amour sur la mer azurée',
1. C'est ici que le deuxième chant finissait en 17GS et même en Mil {Nouveaux Mélanges, tome XII, page 210); le reste fut donne dans l'édition in^", tome XXVI, qui est de 1777. (B.)
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