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AVERTISSEMENT
POUR LA GUERRE CIVILE DE GENÈVE.

��On a fait un crimo à M. de A’olfaire d’avoir publié co poëme^ Nous ne douions point que les chantres de la Sainte-Chapelle n’aient aussi trouvé Boileau un homme bien abominable.

M. de Voltaire avait acheté fort cher une petite maison auprès de Genève, et il avait été forcé de la vendre à perte. Malgré la défense d’appeler son frère raca, quelques vénérables maîtres lui avaient dit de grosses injures. Cependant le produit de ses ouvrages, dont il ne tirait rien pour lui-même, avait enrichi une des familles patriciennes de la république. Son séjour avait rendu à la ville de Genève, en Europe, la célébrité que deux siècles

��1. Voltaire avait conçu, en janvier 1767, le projet de ce poëme (voyez ses lettres au landgrave de Hesse-Cassel, du 13 janvier, et à d’Alembert, dulS janvier 1767). Le premier chant fut envoyé à Damilavillc le 27 février. Los Mémoires secrets parlent de quatre chants à la date du avril, et des cinquième et sixième chants à la date du 2 mai ; mais il n’y a jamais eu que cinq chants à ce poëme. Voici peut-être la cause de cette erreur.

L’ouvrage de Voltaire n’arrivait à Paris que par fragments : on était d’autant plus avide do se les procurer. On n’avait encore que les quatre premiers chants manuscrits, lorsque Cazotte imagina d’en composer un septième^ qui augmenta encore l’impatience d’avoir la suite des quatre premiers. •Ce fut, dit-on, l’affaire d’une nuit; et les conteurs d’anecdotes ajoutent que tout le monde fut la dupe de Cazotte, et prit ses vers pour ceux de Voltaire. Cela paraît d’autant plus difficile à croire que, dans ce septième chant (qui est imprime dans les OEuvres de Cazotte), il y a quelques plaisanteries sur le philosophe de Ferney.

Voltaire donna depuis un cinquième chant; il n’a jamais fait de sixième. La première édition des cinq chants est du commencement de 1768. Mais elle n’était pas arrivée à Paris à la fin do mars 17(38 (voyez la lettre à Panckoucke, de mars 1768, qui, jusqu’à ce jour, avait été classée eu 176’.t). Une note manuscrite que j’ai vue sur un exemplaire imprimé porte : « Reçu le 21 avril. »

Il est mention d’une nouvelle édition dans la lettre à d’Argental, du 6 juin 1768. Cette nouvelle édition doit être celle qui porte le titre de dernière édition, et le millésime 1708. Elle est in-16. L’édition in-8°, qui a la même date, me paraît être la première, puisque la note sur P.osimond au cinquième chant est plus étendue dans rin-16.

Quelques passages de la Guerre civile de Genève sont imprimés dans le Mercure de la même année, tome I" de juillet, pages 5-13. ( B.)