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AVERTISSEMENT

DE LAUTEUR.

��Après avoir donné le Précis de l'EccUsiaste, qui est l'ouvrage le plus philosophique de l'ancienne Asie, voici le Précis du Cantique des cantiques : c'est le poëme le plus tendre, et même le seul de ce genre, qui nous soit resté de ces temps reculés. Tout y respire une simplicité de mœurs qui seule rendrait ce petit poëme pré- cieux. On y voit même une esquisse de la poésie dramatique des Grecs. Il y a des chœurs de jeunes filles et de jeunes hommes qui se mêlent quelquefois au dialogue des deux personnages. Les deux interlocuteurs sont le Chaton et la Sulamite. Chaton est le mot hébreu qui signifie l'amant ou le fiancé; la Sulamite est le nom propre de la fiancée. Plusieurs savants hommes ont attribué cet ouvrage à Salomon ; mais on y voit plusieurs versets qui ont fait douter qu'il en puisse être l'auteur.

On a rassemblé les principaux traits de ce poëme pour en faire un petit ouvrage régulier qui en conservât tout l'esprit. Les répétitions et le désordre, qui étaient peut-être un mérite dans le style oriental, n'en sont point un dans le nôtre. On s'est abstenu surtout scrupuleusement de toucher aux sublimes et respectables allégories que les plus graves docteurs ont tirées de cet ancien poëme, et on s'en est tenu à la simplicité non moins respectable du texte. Nous autres éditeurs, nous ne pouvons donner une idée plus claire de ces choses qu'en imprimant la Lettre de M. Eratou il. M. Clocpitre, aumônier de Son Altesse Sérénissime monsieur le landgrave.

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