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liî] PRÉCIS DE L'ECCLÉSIASTl-:. m

Des vins du mont Liban la sûvc nourrissante Ne pourra plus flatter mes languissants dégoûts; Courbé, traînant à peine une marche pesante, J'approcherai du terme où nous arrivons tous.

Je ne vous verrai plus, beautés dont la tendresse Consola mes chagrins, enchanta mes beaux jours. charme de la vie ! ô précieuse ivresse ! Vous fuyez loin de moi, vous fuyez pour toujours. Du temps qui périt sans cesse ^ Saisissons donc les moments ; Possédons avec sagesse, Goûtons sans emportements Les biens qu'à notre jeunesse Donnent les cieux indulgents. Que les plaisirs de la table, Les entretiens amusants. Prolongent pour nous le temps ; Et qu'une compagne aimahle M'inspire un amour durable. Sans trop régner sur mes sens.

Mortel, voilà ton partage* Par les destins accordé ; Sur ces biens, sur leur usage. Ton vrai honheur est fondé : Qu'ils soient possédés du sage. Sans qu'il en soit possédé. Usez, n'abusez point; ne soyez point en proie '^

��1. Et deprehendi nihil esse meiius quam lœtari hominem in opère suo, ethanc esse partem illius. Quis enim eum adducet utpost se futura cognoscat? [Cap. m, V. 22.]

Et j'ai reconnu qu'il n'y a rien de meilleur à l'homme que de se rejouir dans ses œuvres, et que c'est là son partage ; car qui le ramènera de la mort, pour con- naître l'avenir? (A^ofe de Voltaire.)

2. Nonne meiius est comedere, et bibere, et ostendere animœ suœ bona de labo- ribus suis? et hoc de manu Dei est. [Cap. ir, v. 24. J

Ne vaut-il pas mieux manger et boire, et faire plaisir à son cœur avec le fruit de ses travaux? Cela même est de Dieu. {Id.) '

3. Et omni homim., cui dédit Deus divitias, atque substantiam, potes tatemque, et tribuit ut comedat ex eis, et fruatur parte sua.., hoc est donum Dei. [Cap. v., v. \S.]Et cognovi quod non esset meiius nisi Icelari., et facere bene in vita sua. [Cap. III, v. 11.]

Et quand Dieu lui a donne biens et richesses, et pouvoir d'en jouir, c'est un don de Dieu; et j'ai reconnu qu'il n'y a rien de meilleur que de se réjouir et de bien faire. {Note de Voltaire.)

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