Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome9.djvu/500

Cette page n’a pas encore été corrigée

490 PRÉCIS DE L'ECCLÉSIASTE.

Qiio (loviondra la nôtre à ce moment suprême? iiiimains, faibles humains, vous ne le savez pas! Cependant l'homme s'égare ^ Dans ses travaux insensés. Les biens dont l'Inde se pare, Avec fureur amassés, Sont vainement entassés Dans les trésors de l'avare. Ce monarque ambitieux Menaçait la terre entière : Il tombe dans sa carrière ; Et ce géant sourcilleux, Ce front qui touchait aux cieux, Est caché dans la poussière.

La beauté dans son printemps - Brille pompeuse et chérie,

-Semblable à la fleur des champs,

Le matin épanouie, Le soir livide et flétrie, En horreur à ses amants. Ainsi tout se corrompt, tout se détruit, tout passe Mon oreille bientôt sera sourde aux concerts: La chaleur de mon sang va se tourner en glace ; D'un nuage épaissi mes yeux seront couverts;

��1. Interdum dominatur homo hominiin malum suum... [Cap. viii, v. O.J Unus est, el secundum non habet, non filium, non f rat rem, et tamen laborare non cessât, nec satiantur oculi ejus divitiis, nec recoyitat, dicens : Cui laboro... ? [Gap. iv, v. 8.]

Un homme quelquefois domine pour son propre mallieur. Ua homme est seul, sans enfants, sans frères; cependant il travaille sans cesse, il est insatiable do richesses; il ne lui vient point dans l'esprit de se dire : Pour qui est-ce que je travaille? {Note de Voltaire.)

2. Et inveni amariorem morte mulierem. [Cap. vu, v. 27. J J'ai trouve la femme plus amère que la mort. {Id.)

3. Quando commovebuntur custodes domus... et ptiosœ erunt molentes in minuto numéro... florebit amygdalus... et dissipabitur capparis... antequam rumpatur funicuhis argenteus, et recurrat vitta aurea, et conteratur liydria super fontem... [Cap. XII, V- 3, 5, 6.]

Lorsque les gardes de la maison (c'est-à-dire les jambes) commenceront à trembler; quand celles qui doivent moudre (c'est-à-dire les dents) seront en petit nombre et oisives; quand l'amandier fleurira (c'est-à-dire quand la tête sera chauve), que le câprier se dissipera (c'est-à-dire quand les cheveux seront tombés) ; quand la chaîne d'argent sera rompue, que le ruban d'or se retirera, que la cruche se cassera sur la fontaine (c'est-à-dire quand on ne sera plus propre aux plaisirs)... (Id.)

— Voltaire regardait ce passage comme un des plus beaux emblèmes des livres judaïques. (B.)

�� �