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488 PRÉCIS DE LECCLÉSIASTE. iva'

On verra ce qu'on a vu, Le droit affreux de la guerre, I Par qui tout ost confondu, Et le vice et la vertu En butte aux coups du tonnerre : Le sage et Tiniprudent, et le foiblc, et le fort ', Tous sont précipités dans les mêmes abîmes ; Le cœur juste et sans fiel, le cœur pétri de crimes.

Tous sont également les vains jouets du sort.

Le même champ nourrit la brebis innocente, Et le tigre odieux qui déchire son flanc; Le tombeau réunit la race bienfaisante, Et les brigands cruels enivrés de son sang.

En vain par a os travaux vous courez à la gloire-, Vous mourez : c'en est fait, tout sentiment s'éteint ; A ous n'êtes ni chéri, ni respecté, ni plaint : La mort ensevelit jusqu'à "^otre mémoire. Que la vi-e a peu d'appas^!

quod priora tempora meliora fuere quant nunc sunt? stulta enim est hujusce modi iiiterrogatio. [Cap. vu, v. 11.]

Piien do nouveau sous le soleil; ne dites point que les premiers temps ont été meilleurs que ceux d'aujourd'hui : car c'est le discours d'un fou. {Note de Voltaire.)

i. Justus périt in justitia sua, et impius mullo vivit tempère in malitia sua. [Cap. VII, V. 16.] Universa œqiie eveniant justo et impio... mundo et immundo, iinmolanti victimas,et sacrificia contemnenti... Ut perjurus, ita et ille qui verutii dejerat. [Cap. ix, v. 2.]

Le juste périt dans sa justice, et le méchant vit longtemps dans sa malice. Tout arrive également au juste et à l'injuste, au pur et à l'impur, à celui qui offre des sacrilicos et à celui qui n'en offre pas; le parjure est traité comme l'homme ami de la vérité. (/(/.)

2. Viventes enim sciunt se morituros; morlui vero niliil noverunt aniplius, nec habent ultra mercedem... Amor quoque et odium, et invidiœ sitnul perierunt. [Cap. IX, V, 5 et 6.]

Les vivants savent qu'ils doivent mourir; mais les morts ne connaissent plus rien, et il ne leur reste plus de récompense... l'amour, la haine, l'envie, périsseni avec eux. {Id.)

3. Si (jenuerit quispiani centum libéras, et vixerit multos annos. , et anima illius non utatur bonis substantiœ suce... de hoc ego pronuntio quod melior iUo sit abortivus. Frustra enim venit, et pergit ad tenebras et oblivione delebitur nomen ejus .. [Cap. vi, v. 3 et 4.] Et laudavi niagis mortuos quam viventes, et feliciorem utroque judicavi qui necdum natus est, nec vidit mala quœ sub sole fiunt. [Cap. iv, v. 2 et 3.] Et melior est canis vivus leone mortuo. [Cap. i\, v. 4.]

Qu'un homme ait eu cent enfants, qu'il ait vécu longtemps, et qu'il n'ait pas joui de ses richesses, je prononce qu'un avorton vaut mieux que lui. C'est en vain qu'il est né; il va dans les ténèhres, et son nom dans l'oubli... Et j'ai préféré l'état des morts à celui des vivants; et j'ai estimé i)lus heureux celui qui n'est pas né encore, et n'a pas vu les maux qui sont sous le soleil... Un chien vivant vaut mieux qu'un lion mort. (/(/..)

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