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284 VARIANTES DU CHANT XVII.

Tout animal reçut de la nature

Certain instinct dont la conduite est sûre;

Et les humains n'ont que de la raison.

Do saint Denis cet ingénieux ànc

Sent le péril que ne voyait point Jeanne.

11 prend son vol, et, prompt comme un éclair,

Portant sa dame aux campagnes de l'air.

Franchit le bois qui bordait la prairie.

Du saint patron l'assistance chérie,

Qui conduisait le quadrupède oiseau.

Fixa sa course aux portes d'un château,

Tel que jamais n'en eut le Quatorzième

De nos Louis, aïeul d'un roi qu'on aime.

Jeanne voyant le marbre, le rubis,

Le jaspe, et l'or de ce brillant pourpris :

Il Ah! sainte Vierge, ah! Denis, cria-t-elle,

Le ciel le veut; la vengeance m'appelle;

C'est le château du paillard Conculix. »

Tandis qu'ainsi l'errante chevalière,

Branlant sa lance, et faisant sa prière,

De l'aventnre attend l'heureuse fin,

Le roi des Francs suit toujours son chemin,

"Environné de sa troupe dorée...

Voyez la suite au chant XV, vers 38. Une partie de ces vers se trouve dans les variantes ^ du même chant, tirées des éditions imprimées.

Le chant suivant, qui alors était le quinzième, commençait ainsi dans le manuscrit : le préambule se trouve a présent au chant dix-septième, et la fin dans le chant vingtième.

  • 0h! que ce monde est rempli d'enchanteurs!
  • Jc ne dirai rien des enchanteresses :

Je t'ai passé, bel âge des faiblesses,

Je t'ai passé, temps heureux des erreurs;

  • Mais à tout âge on trouve des trompeurs,

De ces sorciers, tout-puissants séducteurs,

  • Vêtus de pourpre et rayonnants de gloire.
  • Au haut des cieux ils vous mènent d'abord;
  • Puis on vous plonge au sein de l'onde noire,
  • Et vous buvez l'amertume et la mort.
  • Gardez-vous tous, gens de bien que vous êtes
  • De vous frotter à de tels nécromants;

"Et s'il vous faut quelques enchantements, "Aux plus grands rois préférez vos grisettes.

Jeanne, pressant de son divin baudet Le dos pointu sous ses fesses charnues. Vers le château fondit du haut des nues, Le cœur ému, le regard stupéfait. Vers ce château dont le mur étalait Des ornements dont l'œil s'émerveillait.

1. Ce sont, ici, les éditeurs de Kehl qui parlent. J'ai reporté dans le texte (voyez page -244) les variantes auxquelles ils renvoient. (R.)

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