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VARIANTES

DU CHANT PREMIER.

��Vers 1. — La première édition, donnée in-8°, en 1723, commençait ainsi :

Je chante les combatfî, et ce roi généreux Qui força les Français à devenir heureux, Qui dissipa la Ligue et fit trembler l'Ibère, Qui fut de ses sujets le vainqueur et le père. Dans Paris subjugué fit adorer ses lois. Et fut l'amour du monde et l'exemple des rois.

Muse, raconte-moi quelle haine obstinée Arma contre Henri la France Biiutinéc, Et comment nos aïeux, à leur perte courants, Au plus juste des rois préféraient des tyrans. (I"il.)

Nous rapporterons, au sujet de cette variante, une anecdote singulière.

M. de Voltaire faisait imprimer à Londres, en 1726, une édition de la Uenriade. Il y avait alors à Londres un Grec natif de Smyrne, nommé Dadiky, interprète du roi d'Angleterre; il vit par hasard la première feuille du poëme, oià était ce vers :

Qui força les Français à devenir heureux.

Il alla trouver l'auteur, et lui dit: « Monsieur, je suis du pays d'Homère; il ne commençait point ses poëmes par un trait d'esprit, par une énigme. » L'auteur le crut, et corrigea ce commencement de la manière qu'on voit aujourd'hui.

Au reste, l'édition de 1723 fut faite, par l'abbé Desfontaines, sur un manuscrit informe dont il s'était emparé ; et le même Desfontaines en fit une autre à Évreux, qui est extrêmement rare, et dans laquelle il inséra des vers de sa façon (1736).

Vers 3. — Édition de 1728:

Qui par de longs travaux apprit à gouverner. Qui, formidable et doux, sut vaincre et pardonner.

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