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i%t STANCES.

11 faut, la nuit, tenir entre deux draps Le tendre objet que votre cœur adore, Le caresser, s'endormir dans ses bras, Et le matin recommencer encore ^

Mes chers amis, avouez que voilà De quoi passer une assez douce vie : Or, dès l'instant que j'aimai ma Sylvie, Sans trop chercher j'ai trouvé tout cela.

��XVI.

AU ROI DE PRUSSE.

(1750)

��La mère de la Mort, la Vieillesse pesante, A de son bras d'airain courbé mon faible corps ; Et des maux qu'elle entraîne une suite effrayante De mon âme immortelle attaque les ressorts.

Je brave tes assauts, redoutable Vieillesse ;

.Je vis auprès d'un sage, et je ne te crains pas :

Il te prêtera plus d'appas Que le plaisir trompeur n'en donne à la jeunesse.

Coulez, mes derniers jours, sans trouble, sans terreur

Coulez près d'un héros dont le mâle génie

Me fait goûter en paix le songe de la vie,

Et dépouille la Mort de ce qu'elle a d'horreur.

Ma raison, qu'il éclaire, en est plus intrépide; Mes pas par lui guidés en sont plus affermis :

��1. Variante :

U faut, la nuit, dire tout ce qu'on sent Au tendre objet que votre cœur adore ; Se réveiller pour en redire autant, Se rendormir pour y songer encore.

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