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ODE XX.

��L'ANNIVERSAIRE DE LA SAINT-BARTHÉLEMYi ,

poi n l'année 17 72.

Tu reviens après deux cents ans, Jour alTreux, jour fatal au monde ; Que l'abîme éternel du temps Te couvre de sa nuit profonde ! Tombe à jamais enseveli - Dans le grand fleuve de l'oubli, Séjour de notre antique histoire! Mortels, à souffrir condamnés, Ce n'est que des jours fortunés Qu'il faut conserver la mémoire.

C'est après le triumvirat Que Rome devint florissante.

1. Ce titre est celui que porte la pièce dans la XIV* partie des Nouveaux Mélanges, publiée eu 1774; dans le tome XX de l'édition in-4", date de 1774; dans le tome XIII de l'édition encadrée ou de 1775, et dans toutes les réimpressions faites depuis. L'cditioa originale est intitulée Stances pour le 24 août 1772, par M. (le V"\, in-8° de 4 pages; réimprimées peu après à la suite des Réflexions phi- losophiques sur le procès de mademoiselle Camp; elles ont en tête ces mots : Pour le 24 auguste ou aoust 1772.

Les Mémoires secrets en parlent dès le 28, et cela n'est pas étonnant. Voltaire écrivait à M""= du Deffant, le 10 auguste 1772 : « Nous voici bientôt à l'anniver- saire centenaire de la Saint-Barthélémy. J'ai envie de faire un bouquet pour le jour de cette belle fête. » Le li, il envoya les stances à M"'* d'Épinay, en lui écrivant : « Voici un bouquet pour la Saint-Barthclemy ; une bonne âme m'a fait ce présent quelques jours à l'avance. »

Le 14 mai, date de l'assassinat de Henri IV, et le 24 auguste, anniversaire de la Saint-Barthélémy, n'étaient pas des jours ordinaires pour le philosophe de Fer- ney. « J'ai toujours, écrivait-il à M. de Schomberg le 31 auguste 17C9, la fièvre vers le 24 de ce mois, comme vers le 14 mai. » — « Je ne sais, écrivait-il à d'Argental le 5 septembre 1774, par quelle fatalité singulière j'ai la fièvre tous les ans... le 24, jour de la Saint-BarUiélemy. » (B.)

2. C'est une imitation du passage de Stace : Excidat illa dies, etc.

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