Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome8.djvu/501

Cette page n’a pas encore été corrigée

A LA VÉRITÉ. 483

Levant un front incestueux, Immole à sa fureur avare Tant de citoyens vertueux, Et que la sanglante Italie Tremble, se taise, et s'humilie Aux pieds de ce tyran sacré : terre ! ô peuples qu'il olfense ! Criez au ciel, criez vengeance; Armez l'univers conjuré.

vous tous qui prétendez être

Méchants avec impunité.

Vous croyez n'avoir point de maître :

Qu'est-ce donc que la Vérité?

S'il est un magistrat injuste,

Il entendra la voix auguste

Qui contre lui va prononcer ;

Il verra sa honte éternelle

Dans les traits d'un burin fidèle

Que le temps ne peut effacer.

Quel est parmi nous le barbare ? Ce n'est point le brave officier Qui de Champagne ou de Navarre Dirige le courage altier : C'est un pédant morne et tranquille, Gonflé d'un orgueil imbécile, Et qui croit avoir mérité Mieux que les Mole vénéral)les Le droit de juger ses semblables, Pour l'avoir jadis acheté.

Arrête, ûme atroce, âme dure, Qui veux dans tes graves fureurs Qu'on arrache par la torture La vérité du fond des cœurs. Torture ! usage abominable Qui sauve un robuste coupable, Et qui perd le faible innocent. Du faîte éternel de son temple La Vérité qui vous contemple Détourne l'œil en gémissant.

�� �