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NOTE DE M. MORZA

��SUR L ODE PRECEDENTE.

��La princesse à qui on a élevé ce monument en méritait un plus beau, et les monstres dont on daigne parler à la fin de cette ode méritent une punition plus sévère.

Dans les beaux jours de la littérature, il y avait, à la vérité, do plats critiques comme aujourd'hui. Claveret écrivait contre Cor- neille ; Subligny et Visé attaquaient toutes les pièces de Racine ; chaque siècle a eu ses Zoïlcs et ses Garasses : mais on ne vit jamais que dans nos jours une troupe infâme de délateurs vomir hardiment leurs impostures, et en inventer encore de nouvelles quand les premières ont été confondues ; cabaler insolemment, attaquer jusque dans les tribunaux les gens de lettres dont ils ne peuvent attaquer la gloire ; ])orter l'audace de la calomnie jusqu'à les accuser de penser en secret tout le contraire de ce qu'ils écri- vent en public ; et vouloir rendre odieux, par leurs imputations, le nom respectable de philosophe.

La manie de ces délations a été poussée au point de dire et d'imprimer que les philosophes sont dangereux dans un État,

Et qui sont ces hardis délateurs? tantôt c'est un pédant jésuite -

��1. Morza est un des noms sous lesquels Voltaire se cacha quelquefois, croyant ne pas être reconnu et pouvoir dire plus librement la vérité. C'est sous ce nom qu'il donna les notes sur la tragédie des Lois de Minos (voyez tome VI du Théâtre, page 166) et celles sur les Cabales ainsi que sur le Dialogue de Pégase et du Vieil- lard. Jusqu'en 1771, la note était sans intitulé à la suite de l'ode. Dans l'édition in-4(tome XVIII, date de 1771), elle est à lamêmeplace, mais intitulée Réflexions. Ce ne fut qu'en 1773, en réimprimant VOde dans le même volume que les Lois de Minos, qu'il donna la Note comme étant de M. de Morza. Dès 1761 il en avait changé le début. L'addition nouvelle qui est à la fin est de 1773. (B.)

2. Le P. Berthier, qui est le sujet de la Relation de la maladie, de la confes- sion, etc., du jésuite Berthier, ayant, dans les Mémoires de Trévoux, rendu compte de VOde sur la mort de la princesse de Bareilh, s'était surtout attaché à défendre la relijiion révélée et le Journal de Trévoux, deux choses qu'on ne peut dire homogènes. Il paraît que Voltaire répliqua par un Avis à frère Berthier et à mon- sieur le rédacteur des Nouvelles ecclésiastiques. Voltaire en parle dans sa lettre à

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