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ODE V.

��LA CHAMBRE DE JUSTICE^

ÉTABLIE AU C O M M E N C K M E N T D K L A U K O E N C K , EN 1715.

Toi dont le redoutable Alcée

Suivait les transports et la voix.

Muse, viens peindre à ma pensée

La France réduite aux abois.

Je me livre à ta violence;

C'est trop, dans un lâche silence,

Nourrir d'inutiles douleurs.

Je vais, dans l'ardeur qui m'enflamme.

Flétrir le tribunal infâme

Qui met le comble à nos malheurs.

Une tyrannique industrie Épuise aujourd'hui son savoir; Son implacable barbarie Se mesure sur son pouvoir. Le délateur, monstre exécrable, Est orné d'un titre honorable, A la honte de notre nom; L'esclave fait trembler son maître ; Enfin nous allons voir renaître TiCs temps de Claude et de Néron.

En vain l'Auteur de la nature S'est réservé le fond des cœurs, Si l'orgueil leuse créature Ose en sonder les profondeurs.

I, P.-A. de Laplace, né à Calais en 1707, mort à^Paris en 1793, avait, sur un exemplaire de cette pièce, écrit: « M. de Querlon m'a assuré que cette ode était de M. de Voltaire. » C'est sur cette seule autorité que, depuis 1817, la Chambre de Jus- tice a été imprimée dans les OEuvres de Voltaire. L'édition Lofèvre et Détervillo est la première dos OEuvres de Voltaire qui contienne la Chambre de'/ustice. (B.;

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