416 ODE IV
��J'our nous arracher au tombeau. De l'enfer les monstres terribles, Abaissant leurs têtes horribles, Tremblent au pied de son berceau.
Mais l'homme, constant dans sa rage.
S'oppose à sa félicité ;
Amoureux de son esclavage,
Il s'endort dans l'iniquité.
Je vois ses mains infortunées.
Aux palmes du ciel destinées,
S'offrir à des fers odieux.
11 boit dans la coupe infernale,
Et l'épais venin qu'elle exhale
Dérobe le jour à ses yeux.
Ne peut-il des nuages sombres Percer la longue obscurité? Son Dieu porte à travers les ombres Le flambeau de la vérité. Ouvre les yeux, homme infidèle; Suis le Dieu puissant qui t'appelle : Mais tu te plais à l'ignorer. Affermi dans l'ingratitude. Tu voudrais que l'incertitude Te dispensât de l'adorer.
Mets le comble à tes injustices, Il n'est plus temps de reculer; Ses vertus condamnent tes vices : Il faut le suivre, ou l'immoler. L'Erreur, la Colère, l'Envie, Tout s'est armé contre sa vie. Que tardes-tu ? perce son flanc. De ses jours il t'a rendu maître; Et qui l'a bien pu méconnaître Craindra-t-il de verser son sang?
Ciel ! déjà ta rage exécute Ce qu'a présagé ma douleur; Ton juge, à tous les maux en butte, Va succomber sous ta fureur.
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