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ODE III.

SUR LES MALHEURS DU TEMPS».

(1713)

Aux maux les plus affreux le ciel nous abandonne : Le désespoir, la mort, la faim- nous environne; Et les dieux, contre nous soulevés tant de fois, Équitables vengeurs des crimes de la terre,

Ont frappé du tonnerre

Les peuples ot les rois.

Des plaines de Tortose^ aux bords du Borysthène Mars a conduit son char, attelé par la Haine : Les vents contagieux ont volé sur ses pas ; Et, soufflant de la mort les semences funestes,

Ont dévoré les restes

Échappés aux combats.

D'un monarque puissant la race fortunée Remplissait de son nom l'Europe consternée : Je n'ai fait que passer, ils étaient disparus " ;

1. Ceci n'est pas une pièce de concours comme la précédente. Le poète nous peint en toute vérité la désolation du royaume dans les dernières années du règne de Louis XIV. (G. A.)

2. Variante :

Le désespoir, la faim, la mort...

��3. Variante ;

4. Variante ;

��Des rivages de l'Èbre...

J'ai passé : de la terre ils étaient disparus. Et le peuple abattu, que sa misère étonne, Les cherche près du trône.

��Racine a dit dans Esther, acte III, scène ix :

Je n'ai fait que passer, il n'était déjà plus. Voltaire, dans son épître à Villotte, intitulée les Adieux du Vieillard^ a replacé le premier des trois vers que je donne ici en variante. (B.)

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