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AYANÏ-PROPOS

SUR LA HENRIADE

PAR

LE ROI DE PRUSSEi.

��Le poënie de la Henriade est connu de toute l'Europe. Les éditions multipliées qui s'en sont faites l'ont répandu chez toutes les nations qui ont des livres, et qui sont assez policées pour avoir quelque goût pour les lettres.

M. de Voltaire, peut-être l'unique auteur qui préfère la perfection de son art aux intérêts de son amour-propre, ne s'est point lassé de corriger ses fautes; et depuis la première édition, où la Henriade parut sous le titre de Poème de la Ligue, jusqu'à celle qu'on donne aujourd'hui au public, l'au- teur s'est toujours élevé, d'efforts en efforts, jusqu'à ce point de perfection que les grands génies et les maîtres de l'art ont ordinairement mieux dans l'idée qu'il ne leur est possible d'y atteindre.

L'édition qu'on donne à présent au public est considérablement augmen- tée par l'auteur : c'est une marque évidente que la fécondité de son génie est comme une source intarissable, et qu'on peut toujours s'attendre, sans se tromper, à des beautés nouvelles et à quelque chose de parfait d'une aussi excellente plume que l'est celle de M. de Voltaire.

Les difTicuUés que ce prince de la poésie française a trouvées à surmon- ter, lorsqu'il composa ce poëme épique, sont innombrables.il avait contre

\. Ce morceau fut envoyé à Voltaire par Frédéric, alors prince royal, le 9 sep- tembre 1739. Comme on l'a vudans la Préface de Marmontel, p. IG, il était destiné pour une édition qui no fut point exécutée. Il parut, pour la première fois, dans l'édition de 1750 des OEuvres de Voltaire. Il y est intitulé Avant-propos composé par un des plus augustes et des plus respectables protecteurs que les lettres aient eus dans ce siècle, et dont on n'avait vu qu'un fragment cité dans la Préface de M. de Marmontel. 11 a le titre d' Avant-propos sur la Henriade de M. de Voltaire, dans le tome VI des OEuvres posthumes de Frédéric II ; mais ce n'était pas dans les OEuvres posthumes qu"était sa place, puisqu'il était imprimé dès 1756, c'est-à- dire trente ans avant la mort de son auteur. (13.)

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