l’ouvrage, en refait des passages. Voltaire fit saisir l’édition. Il en avait le droit, puisque c’était une réimpression entière de son poëme. Mais elle no fut pas détruite. On la rendit, en 1793, aux héritiers, qui en firent une nouvelle publication en 4803. Dans VAvis du libraire on se récrie contre la saisie faite en 1769. Je possède un exemplaire avec le frontispice de 1769, et un avec celui de 1803. La saisie de 1769 n’effraya pas Fréron, qui, six ans après, mit au jour un Commentaire sur la Henriade^ par feu M. de La Beaumelle, revu et corrigé par M. F. (Fréron), 1775, un volume in-i", ou deux volumes in-8°. François de Neufchàteau proposait * d’intenter un procès à Fréron. Voltaire combattit ce projet-.
A quelques corrections près, les volumes publiés par Fréron sont une réimpression du volume de 1769. Ils contiennent /a //e?»^^^^ tout entière et en corps d’ouvrage. Le Cofnmentaire est au bas des pages.
Cinq ans après on vit paraître la Henriadej, avec la réponse de M. B. (Bidaut) à chacune des principales objections du Commentaire de La Beaumelle, 1780, un volume in-12 ; sur le faux titre du volume on lit : la Henriade vengée.
Voltaire était mort depuis deux ans. Les presses ne cessaient pas et n’ont pas cessé depuis de multiplier les exemplaires de la Henriade en divers formats, mais presque toujours sans aucun nouveau travail d’éditeur.
Palissot publia, en 1784, une édition in-8, dans laquelle il a introduit plusieurs versions nouvelles qu’il dit tenir la plupart de Voltaire, mais sans le prouver.
Le travail de Jean Sivrac, qui donna à Londres, en 1795, une édition in-18, se borne à avoir réduit les notes de Voltaire comme celles de ses éditeurs.
C’est à Sardy de Beaufort que l’on doit la Ueiiriade, avec des noies et des observations critiques dédiées à la jeunesse, par M. ***, ancien officier, Avignon, Aubanel, 1809, in-18,
La Henriade, poëme auquel sont joints les passages des auteurs anciens et modernes qui présentent des points de comparaison; édition classique, par un professeur de l’Académie de Paris, Paris, Duponcet. 1813, in-18, est le travail de M. Naudet, membre de l’Institut.
C’est par exception et comme chef-d’œuvre typographique que je mentionne la Henriade, poème de Voltaire, Paris, P. Didot aîné, 1819, in-folio, tiré à 125 exemplaires. Il n’y a aucun travail d’éditeur.
Quoique portant la même date de 1819, ce ne fut qu’en 1823 que fut mise au jour la Henriade, poëme épique en dix chants, Paris, F. Didot, petit in-folio. M. Daunou a donné des soins à celte édition, à laquelle il a ajouté des notes critiques et littéraires.
Par la publication de la Henriade, avec des remarques de Clémoit, etc., Paris, Ponthieu, 1823, in-8°, M. Lepan s’est acquis de nouveaux droits à être placé parmi les éditeurs qui dénigrent les auteurs qu’ils réimpriment.
1. Lettre de d’Alembert, du 18 auguste 1775.
2. Lettre à d’Alembert, 24 auguste 1775.