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ACTE CINQUIEME

��SCENE I.

l.KLIH, SCIl'lON, uoMAiNS.

S Cl PI ON.

Amis, la fermeté jointe avec la clémence Peut enfin subjuguer sa fatale inconstance. Je vois dans ce Numide un coursier indompté Que son maître réprime après l'avoir flatté; Tour à tour on ménage, on dompte son caprice; fl marche en écumant, mais il nous rend service. Massinisse a senti qu'il doit porter ce frein Dont sa fureur s'indigne, et qu'il secoue en vain ; Que je suis en ell'et maître de son armée ; Qu'enfin lîome commande à l'Afrique alarmée; Que nous pouvons d'un mot le perdre ou le sauver. Pensez-vous qu'il s'obstine encore k nous braver? il est temps qu'il choisisse entre Home et Carthage; Point de milieu pour lui, le trùne ou l'esclavage : Il s'est soumis à tout ; ses serments l'ont lié : Il a vu de quel prix (Hait mon amitié. La reine l'égarait ; mais Home est la plus forte : L'amour parle un moment ; mais l'intérêt l'emporte : Il doit rendre aux Romains Sophonisbe aujourd'hui.

LÉLIE.

Pouvez-vous y compter? \ous fiez-vous à lui?

SCIPION.

Il ne peut empêcher qu'on l'enlève à sa vue. Je voulais à son âme, encor tout éperdue, Épargner un affront trop dur, trop douloureux ; il me faisait pitié. Tout prince malheureux Doit être ménagé, fût-ce Annibal lui-même.

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