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ACTi- 111, sci:nk m. 69

Annibal n'est pas loin ; croyez que ce grand homme Peut encore une l'ois se montrer devant Rome : Mais à nos fiers tyrans fermons-en le retour ; Que ces bords africains, que ce sanglant séjour, Deviennent, par vos mains, le tombeau de ces traîtres, Qui, sous le nom d'amis, sont nos barbares maîtres. La nuit approche ; allez, je viendrai vous guider ; Les vaincus enhardis pourront nous seconder. —Vous savez en ces lieux combien Home est haïe,

-Et tout homme est soldat contre la tyrannie \

Préparez les esprits irrités et jaloux ; Sans leur rien découvrir enflammez leur courroux : Aux premiers coups portés, aux premières alarmes. Au nom de Sophonisbe, ils voleront aux armes ; Nos maîtres prétendus, plongés dans le sommeil. Verront entre mes mains la mort à leur réveil.

ALAMAR.

Si l'on ne prévient pas cette grande entreprise. Le succès en est sûr, et tout nous favorise : Nous suivons Massinisse ; et ces tyrans surpris Vont payer de leur sang leur superbe mépris.

MASSIMSSE.

Revolez à mon camp, je vous joins dans une heure; J'arrache Sophonisbe à sa triste demeure : Je marche à votre tête ; et, s'il vous faut périr. Mes amis, j'ai su vaincre, et je saurai mourir.

��SCENE III. SOPHONISBE, MASSINISSE.

SOPHONISBE.

Seigneur, en tous les temps par le ciel poursuivie,

Je n'attends que de vous le destin de ma vie.

Victorieux dans Cirtlie, et mon libérateur.

Contre ces fiers Romains deux fois mon protecteur.

Vous avez, d'un seul mot, écarté les orages

Qui m'entouraient encore après tant de naufrages ;

Et, dans ce grand reflux des horreurs de mon sort,

l.A la première représentation ce vers fut vivement applaudi. (G. A.)

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