ACTE III, SCENE II. 67
La foi romaine enfin nie devient trop suspecte.
De ma protection (ont Numide lionoré,
En quelque rang qu'il soit, doit vous être sacré :
Et vous insulteriez nne femme, une reine!
Vous oseriez charger de voire indigne chaîne
Les mains, les mêmes mains que je viens d'aflVancliir !
LÉLIE.
Parlez à Scipion, vous pourrez le fléchir,
MASSINISSE.
Le fléchir! apprenez qu'il est une autre voie
De priver les Romains de leur injuste proie.
Il est des droits plus saints : Sophonishe aujourd'hui,
Seigneur, ne dépendra ni de vous ni de lui;
Je l'espère du moins,
LÉLIE,
Tout ce que je puis dire, C'est que nous soutiendrons les droits de notre empire ; Et vous ne voudrez pas, par des caprices vains, Vous priver des hontes qu'ont pour vous les Romains, Croyez-moi, le sénat ne fait point d'injustices ; 11 a d'un digne prix reconnu vos services. Il vous chérit encor. mais craignez qu'un refus Ne vous attire ici des ordres ahsolus,
(Il sort avec les soldats romains.)
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MASSINISSE, ALAMAR; les soldats numides
restent au fond do la scène. MASSINISSE,
Des ordres! vous, Romains! ingrats, dont ma vaillance
A fait tous les succès, et nourri l'insolence :
Des fers à Sophonishe! Et ces mots inouïs
A peine prononcés n'ont pas été punis !
Aide-moi, Sophonishe, à venger ton injure ;
Règne, l'honneur l'ordonne, et l'amour t'en conjure;
Règne pour être lihre, et commande avec moi,,.
Va, Massinisse enfin sera digne de toi.
Des fers! ah! que je vais réparer cet outrage!
Que j'étais insensé de comhattre Carthage !
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