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ACTE DEUXIEME.

��SCENE I.

SOl'IlONISliE, PILEDIME.

IMI.KDIME.

(Juel tiimullc ellroyable au loin se fait entendre? Quels feux sont allumés? la ville est-elle en cendre? Ceux qui veillaient sur vous se sont tous écartés. Dans ces salons déserts, ouverts de tous côtés, Il ne vous reste plus que des femmes tremblantes, Au pied de ces autels avec moi gémissantes ; Nous rappelons en vain par nos cris, par nos pleurs, Des dieux qui sont ])assés dans le camp des vainqueurs.

SOPHOMSBE.

Leurs plaintes, leurs douleurs, cette effrayante image, Ont effrayé mes sens, ont troublé mon courage : Phœdime, ce moment m'accable ainsi que toi. Le sang que vingt héros ont transmis jusqu'à moi Aujourd'hui dégénère en mes veines glacées ; Le désordre et la crainte agitent mes pensées. J'ai voulu "pénétrer dans ces sombres détours Qui, du pied du palais, conduisent à nos tours : Tout est fermé pour moi. Je marchais égarée ; L'ombre de mon époux à mes yeux s'est montrée Paie, sanglante, horrible, et l'air plus furieux Que lorsque son courroux m'outrageait à tes yeux. Est-ce une illusion sur mes sens répandue? Est-ce la main des dieux sur ma tête étendue, In présage, un arrêt des enfers et du sort? Syphax en ce moment est-il vivant ou mort ? J'ai fui d'un pas tremblant, éperdue, éplorée : Je ne sais où j'étais quand je t'ai rencontrée ;

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