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ACTE III, SCÈNE V. 569

LE C II T E.

Tu prétends donc, scélérat, pousser jusqu’au bout l’effronterie de ton procédé, et me rendre le jouet do cette maison-ci ?

LE CHEVALIER.

Je ne |)rCtends que cinq cent mille francs ; tout ce que je puis l’aire pour votre service, c’est do partager le différend par moitié.

LE COMTE.

C’est un accommodement, du moins.

LE CHEVALIER.

Je prendrai la dot, et je vous laisserai la femme.

LE COMTE, passiint à droite.

Ah ! Clionclion, lu commences à faire le plaisant ; on voit bien quêta fortune est faite.

SCÈNE V.

LE BARON, LE BAILLI, THÉRÈSE, LE COMTE, LE CHEVALIER, MADAME BARBE.

LE BAILLI, au fond, au baroQ.

Oui, je suis venu en toute diligence, et je ne puis trop vous remercier de l’heureuse occasion que vous me donnez de faire pendre quelqu’un ; je n’ai point encore eu cet honneur depuis que je suis en charge ; je vous devrai toute ma réputation.

LE BARON.

Corbleu ! vous êtes plus heureux ipie vous ne pensez ; notre homme a des complices, et vous avez sept ou huit personnes pour le moins à qui il faudra donner la question.

LE BAILLI, descendant en scène.

Dieu soit loué ! je ne me sens pas d’aise. Instrumentons au plus tôt. Où est le corps du délit ? où est l’accusé "^

LE BARON.

Le voici, c’est ce coquin-là. Condamnez-le comme voleur de grand

chemin, faussaire et ravisseur de fille. (ll va ouvrir la porte de gauche à sa mie et à m""’ Barbe, qui entrent en scène.j

LE BAILLI.

Çà, dépêchons-nous. Votre nom, votre âge, vos qualités ? Ah ! Dieu paternel, qu’est-ce que je vois là ! C’est M. le comte de Boursoufle, le fils de monsieur le marquis mon parrain. Ah ! monseigneur, mon bon patron ! par quelle aventure étrange vous vois-je traité de la sorte.

L E B A R >■.

Ah ! qu’est-ce que j’entends ?

\. Le chevalier, M""" Barbe, Thérèse, le baron, le bailli, le comte.