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562 MADEMOISELLE DE LA GOCHONNIÈRE.

THÉRKSE a tourné par derrière le comte ^.

Ouo je voie donc comment sont faits les gens qui veulent m’enlever. Ahl papa, il m’empuantit d’odeur de fleur d’orange ; j’en aurai des vapeurs pour (piinze jours ; ah ! le vilain homme. (EUe s’éloigne un peu à gauche.)

LE COMTE.

Beau-père, au goût que cette personne me témoigne, il y a apparence que c’est là ma femme. Me tiendroz-vous longtemps dans cette posture ? Expliquez-vous, s’il vous plaît : n’attendiez-vous pas le comte de Boursoufle ! ne devait-il pas venir avec une lettre de votre ami M. Maraudin ?

LE BARON.

Oui, coquin, oui.

LE COMTE.

Ne m’injuriez donc point, s’il vous plaît ; je vous ai déjà dit que j’ai l’honneur d’être ce comte de Boursoufle, et que j’ai la lettre du sieur Maraudin dans ma poche, fouillez plutôt.

LE BARON.

Je reconnais mes fripons ; ils ne sont jamais sans lettres en poche ; prenons toujours la lettre, il sera pendu comme i-avisseur et comme faussaire.

LE COMTE.

Ce baron est une espèce de beau-père bien étrange.

LE BARON.

Mon ami. je suis bien aise, pour te réjouir, de t’apprendre que tes visées étaient mal prises, et que monsieur le comte et M. Maraudin sont ici.

LE COMTE.

Le comte est ici ! Beau-père, vous me dites des choses incroyables, sur mon honneur.

LE BARON, à la porte de son château.

Monsieur le comte ! monsieur Maraudin ! venez ! venez montrer à ce coquin qui vous êtes. Holà ! mon gendre, monsieur Maraudin… Personne ne me répond ; il faut que je les aille chercher moi-même, (ii entre dans le

château.)

SCÈNE VIII.

LE COMTE DE BOURSOUFLE, garrotté par les gens du baron ;

THÉRÈSE.

LE COMTE.

J’ai beau me servir de tout mon esprit, et assurément j’en ai beaucoup, je ne comprends rien à cette aventure. Ma belle demoiselle, vous me paraissez naïve : pourrait-on savoir de vous ce que veut dire toute cette incartade ? Est-ce ainsi que vous recevez les gens qui viennent pour avoir l’honneur de vous donner la main ?

1. Thérèse, le comte, le baron, ]\1""= Barbe ; les domestiques au deuxième plan.