Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome7.djvu/529

Cette page n’a pas encore été corrigée

TROISIÈME JOURNÉE. 519

CIN TI A, dans le fond du th( ; "itro.

Allons, courons après lui. Sans doute, puisque Pliocas n’a point paru depuis hier, le tigre l’a déchiré, et il revient pour chercher quelque nouvelle proie ^

Tous les chasseurs appellent ici lours chiens, et les nomment par leurs noms. PII C A S, sur le devant du théâtre.

Ainsi donc, afin que la conclusion de cette terrible aventure réponde à son commencement, voici mon tigre qui revient sur moi, poursuivi par les chiens, sans que j’aie le temps de me mettre en défense. J’ai des vassaux, des domestiques, des amis, et aucun d’eux ne vient à mon secours.

Héraclius et Lconide arrivent chacun de leur côte, vêtus de peaux de bûtes, comme ils l’étaient à la première journée de cette pièce.

TOUS DEUX, ensemble.

Je t’ai entendu ; j’accours à ta voix.

HÉRACLIUS.

Je reviens pour savoir… Mais que vois-je ?

LÉ O-MDE.

Je viens savoir… Mais qu’aperçois-je ?

HÉRACLIUS.

Tu aperçois mon ancien habit de peau.

LÉONIDE.

ïu vois aussi le mien.

HÉRACLIUS.

Mais ai-je vu ce que j’ai songé ?

LÉOXIDE.

Mais ai-je rêvé ce que j’ai vu ?

HÉRACLIUS.

Qu’est devenu ce beau pays ? où était-il ?

LÉOMDE.

Qui a emporté cet édifice ?

PHOCAS.

De quel palais, de quel édifice parlez-vous ? Depuis hier jusqu’à cette heure, j’ai couru après mon tigre ; les rochers ont été mon lit ; aujourd’hui j’ai fait ce que j’ai pu pour retrouver le chemin, jusqu’à ce qu’enfin j’ai entendu les cris des bêtes sauvages, les a])oicments des chiens : j’ai appelé, vous êtes venus ; sûrement Cintia

1. Il y a dans l’original hambriento, qui veut dire affamé, de hambre, faim. Note de Voltaire.)