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LETTRE ’

A M. LE G*^^* DE G******, À DIJON

(28 Jui. N 1~~0)

Je vous restitue, monsieur, à vous notre ancien grand-bailli, à vous le soutien et le bienfaiteur de notre Académie de Dijon, la Soplionisbe de notre oncle M. Lantin, fils du sous-doyen de notre parlement, auteur de ce joli conte de la Fourmi ^.

A’ous verrez qu’il s’amusait au tragi([ue comme au plaisant. Mais il faudrait avoir la tragédie de Mairet sous les yeux pour juger des peines que prit notre oncle pour mettre en français la Sophonisbe de Mairet. Cette ancienne pièce ne se retrouve que dans un Recueil en douze tomes des Meilleures pièces de théâtre ■’, parmi lesquelles il n’y en a pas une seule de bonne.

Nous allons la faire imprimer à la suite de la Sophonisbe de notre oncle, afin que le petit nombre de curieux qui s’amusent encore de la littérature puissent comparer la première pièce régulière du théâtre français, la mère de toutes nos tragédies, avec cette même tragédie composée dans le goût moderne.

Il est vrai qu’il n’y a pas un seul vers de Mairet dans celle de notre oncle, et que les caractères de Sophonisbe et de Massinissc sont entièrement différents ; mais le fond est sans contredit le même, et la catastrophe a été conservée.

On me mande que maître Aliboron, dans son Ane littéraire, a

1. Voyez ce que j’ai dit de cette Lettre dans mon Avertissement, page 34, où j’indique à qui elle est censée adressée. (B.)

2. Voyez mon avertissement, page 34. (B.)

3. Théâtre-Français, ou Recueil des meilleures pièces de théâtre, Paris, Nyon, 1737, douze volumes in-12.

4. Dans le tome III des Choses utiles et agréables, la Sophonisbe de Mairet est en effet à la suite de la nouvelle Soplionisbe.