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PRÉFACE

DU TUADUCÏEURi.

11 s’est élevé depuis longtemps une dispute assez vive pour savoir quel était l’original, ou VHrmeUus de Corneille, ou celui de Calderon. N’ayant rien vu de satisfaisant dans les raisons que chaque parti alléguait, j’ai fait venir d’Espagne VHèradim de Calderon, intitulé En esta rida todo es verdad y todo mentira, imprimé séparément m-k" avant que le recueil de Calderon parût au jour. C’est un exemplaire extrêmement rare, et que le savant don Gregorio Mayans y Siscar -, ancien bibliothécaire du roi d’Espagne, a bien voulu m’envoyer. J’ai traduit cet ouvrage, et le lecteur attentif verra aisément quelle est la différence du genre employé par Corneille et de celui de Calderon : et il découvrira au premier coup d’œil quel est l’original.

Le lecteur a déjà fait la comparaison des théâtres français et anglais, en lisant la conspiration de Brutus et de Cassius après avoir lu celle de Cinna ^ Il comparera de même le théâtre espagnol avec le français. Si, après cela, il reste des disputes, ce ne sera pas entre les. personnes éclairées,

1. Voltaire donna cette traduction et analyse d’Héraclius dans son édition du Théâtre de P. Corneille au tome V de l’édition de 1764 ; au tome IV de Tedition in-4" de 1774, c’était au devant de VHéraclius de Corneille. (B.)

2. Voyez, dans la Correspondance, la lettre que Voltaire lui adressa le 15 juin 176"2.

3. C’était à la suile de Cinna que Voltaire avait donné sa traduction du Jides César de Shakespeare.