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■V(18 JULES CÉSAR.

ponciA. Quoi ! vous (Mes malade : et. pour vous restaurer, V l’air lunnide et froid vous marchez presque nu, Et vous sortez du lit pour amasser un rhume ! Pensez-vous vous guérir en étant plus malade ? Non, Brutus, votre esprit roule de grands projets ; Et moi, par ma vertu, par les droits d’une épouse. Je dois en être instruite, et je vous en conjure. Je tombe à vos genoux… Si jadis ma beauté Aous fit sentir l’amour, et si notre liyménée M’incorpore avec vous, fait un être de deux, Dites-moi ce secret, à moi votre moitié, A moi qui vis pour vous, à moi qui suis vous-même, Eli bien ! vous soupirez ! parlez ; quels inconnus Sont venus vous chercher en voilant leurs visages ? Se cacher dans la nuit ! pourquoi ? quelles raisons ? Que voulaient-ils ?

BRUTLS.

Hélas ! Porcia, levez-vous.

PORCIA.

Si VOUS étiez encor le bon, l’humain Brutus, Je n’aurais pas besoin de me mettre à vos pieds. Parlez ; dans mon contrat est-il donc stipulé Que je ne saurai rien des secrets d’un mari ? N’êtes-vous donc à moi, Brutus, qu’avec réserve ? Et moi, ne suis-je à vous que comme une compagne. Soit au lit, soit à table, ou dans vos entretiens. Vivant dans les faubourgs de votre volonté ? S’il est ainsi, Porcie est votre concubine \ Et non pas votre femme.

BRUTUS.

Ah ! vous êtes ma femme, Femme tendre, honorable, et plus chère à mon cœur Que les gouttes de sang dont il est animé.

PORCIA.

S’il est ainsi, pourquoi me cacher vos secrets ? Je suis femme, il est vrai, mais femme de Brutus, Mais fille de Caton ; pourriez-vous bien douter Que je sois élevée au-dessus de mon sexe,

1. Il } a dans original ivhore (putain). [Xute de VoUaire.)