ACTE I, SCÈNE IIl. 4i3
CKSAIi.
Qui donc m’a appelé dans la foule ? J’ai entendu une voix, plus claire que de la musique, qui fredonnait : César. Parle, qui que tu sois, parle ; César se tourne pour t’écouter.
l’astrologue. César, prends garde aux ides de mars*.
césar. Quel homme est-ce là ?
BRUTUS.
C’est un astrologue qui vous dit de prendre garde aux ides de mars.
CÉSAR.
Qu’il paraisse devant moi, que je voie son visage.
CASCA, à l’astrologue.
L’ami, fends la presse, regarde César.
CÉSAR.
Que disais-tu tout à l’heure ? Répète encore.
l’astrologue. Prends garde aux ides de mars.
CÉSAR.
C’est un rêveur, laissons-le aller ; passons.
(César s’en va avec toute sa su te.)
SCÈNE III.
BRUTUS, CASSIUS.
CASSIUS.
Voulez-vous venir voir les courses des lupercales ?
BRUTUS.
Non pas moi.
CASSIUS.
Ah ! je vous en prie, allons-y.
BRUTUS.
(En vers.)
Je n’aime point ces jeux ; les goûts, l’esprit d’Antoine, Ne sont point faits pour moi : courez si vous voulez.
1. Cette anecdote est dans Plutarque, ainsi que la plupart des incidents de la pièce. Shakespeare l’avait donc lu : comment donc a-t-il pu avilir la majesté de l’histoire romaine jusqu’à faire parler quelquefois ces maîtres du monde comme des insensés, des bouffons, des crocheteurs ? On l’a déjà dit ; il voulait plaire à la populace de son temps. {Note de Voltaire.)