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AVERTISSEMENT

DE BEUCHOT.

Les éditeurs de l’édition de Kelil n’ont fait ni avertissement ni préface pour cette pièce. Ils se sont bornés à rapporter un Avis des Éditeurs de l’édition de Lausanné^, où il est dit que cette tragédie fut imprimée en 1769. Je doute que cette édition de 1769 existe. Je serais aussi fort embarrassé pour assii^’ner l’époque de la composition de Sophonisbe. D’Argental était plus spécialement que tout autre le confident des travaux dramatiques de Voltaire ; et c’est en lui envoyant sa pièce, le 21 mai 1770, que Voltaire en parle pour la première fois^. Sophonisbe était déjà imprimée, car j’en vois l’annonce dans le Catalogue hebdomadaire du 23 mai 1770 ; et rien, ni dans le titre de la pièce ni dans son annonce, n’indique que ce soit une nouvelle édition. Cette édition, portant le nom de Duchône, à Paris, contient une approbation de censeur, du 30 avril : ce doit être une édition faite à Genève (peut-être avec l’adresse de Lausanne) que Voltaire envoya à d’Argental. L’édition de Duchêne contient pour tout préliminaire la dé-

1. Voici cet avis :

« Cette tragédie fat imprimée d’abord, en 1709, sous le nom de M. Lantin, et on la donna comme la tragédie de Mairet, refaite.

« La Sophonisbe de Mairet est la première pièce régulière qu’on ait vue en France, et même longtemps avant Corneille.

« C’est par là qu’elle est précieuse, et qu’on a voulu la rajeunir. Il n’y a pas, à la vérité, un seul vers de Mairet dans la pièce ; mais on a suivi sa marche autant qu’on l’a pu, surtout dans la première et dans la dernière scène. C’est un hommage qu’on rend au berceau de la tragédie française, lorsqu’elle est sur le bord de son tombeau.

« Nous imprimons cette pièce sur le propre manuscrit de l’autour, soigneusement revu et corrigé par lui ; et c’est jusqu’ici la seule édition à laquelle on doive avoir égard. »

Cet Avis, qui sent un peu le Voltaire, ne se retrouve ni dans les Choses utiles et agréables, ni dans le tome X des Nouveaux Mélanges (1770), ni dans le tome XIX de l’édition in-i" des Œuvres de Voltaire, ni dans les éditions encadrées (1775) ; il est dans les éditions dcKehI. (B.)

2. A moins que ce ne soit de Sophonisbe qu’il parle dans ses lettres à d’Argental, des 7 juillet et 20 septembre 1769 ; je pense toutefois qu’il s’agit du Déposi’ taire, et non de Sophonisbe.