L’affliction du maître impose à tous silence.
YDACE, en poussant un cri et en pleurant.
Ah ! parlez-moi du moins, répondez à mes cris :
Est-il vrai qu’Agathocle ait condamné son fils ?
Le bruit en a couru.
Je me meurs.
Chère Ydace !
Ah ! revenez à vous ! un père qui menace
Ne frappe pas toujours. Ma fille, rassurez,
Ranimez vos esprits par le trouble égarés ;
Écartez de votre âme une image si noire.
Argide est condamné !
Non, je ne le puis croire.
Je ne le crois que trop… C’en est fait.
C’est ici
Que du sort qui l’attend on doit être éclairci :
L’instant fatal approche ; Agathocle s’avance ;
Il paraît qu’Elpénor lui parle en assurance.
Attendons un moment dans ces lieux retirés ;
Ils furent en tout temps des asiles sacrés :
Méprisés de nos grands, le peuple les révère :
J’y vois déjà venir votre malheureux père.
De votre saint asile on viendra l’arracher :
Aux regards du tyran qui pourra se cacher ?
Scène II.
Oui, te dis-je, le traître irritait ma colère ;
Dans ses respects forcés il insultait son père :