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YDACE.

C’en est fait ; retournons aux lieux qui m’ont vu naître.
Faut-il que je vous quitte ! Ah ! que n’est-il mon maître !

LA PRÊTRESSE.

Croyez-moi, chère Ydace ; il vous faut dès ce jour
Fuir ces bords dangereux menacés par l’amour.
Votre cœur attendri veut en vain se contraindre ;
Argide et ses vertus sont pour vous trop à craindre :
Préparons tout, craignons que son frère odieux
Ne ramène le crime en ces funestes lieux.

YDACE.

Dieux ! si vous protégez ce cœur faible et timide,
Dieux ! ne permettez pas qu’il ose aimer Argide !
Étouffez dans mon sein ces sentiments secrets
Qui livreraient mes jours à d’éternels regrets,
Et de qui, malgré moi, le charme involontaire
Redoublerait encor ma honte et ma misère !

LA PRÊTRESSE.

O cœur pur et sensible, et né dans les malheur !
Va, crains la vertu même, et fuis loin des grandeurs.

FIN DU DEUXIÈME ACTE.