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VARIANTES

DE LA TRAGÉDIE D’JRÈXE.

Page 338, vers 22

Le sentiment honteux dont il est tourmente.

IRÈNE.

S’il cache par orgueil sa frénésie affreuse, Dans ce triste palais suis-je moins malheureuse ? Que le suprême rang, toujours trop envié, Souvent pour notre sexe est digne de pitié ! Le funeste présent de quelques faibles charmes Nous est vendu bien cher, et payé par nos larmes. Crois qu’il n’est point de jour, peut-être de moment. Dont un tyran cruel ne me fasse un tourment. Son objet, tu le sais, sa sombre jalousie Souvent mit en péril ma déplorable vie. J’en ai vu sans pâlir les traits injurieux : Que ne les ai-je pu cacher à tous les j^eux !

ZOÉ.

Je vous plains, mais enfin contre votre innocence, Contre tant de vertus, lui-même est sans puissance. Je gémis de vous voir nourrir votre douleur. Que craignez-vous ?… etc.

Page 340, vers 16

S’alarme, se divise, et tremble à son retour ; C’est tout ce que m’apprend une rumeur soudaine Qui fait naître ou la crainte ou l’espérance vaine, Qui va de bouche en bouche armer les factions, Et préparer Byzance aux révolutions. Pour moi, je sais assez quel parti je dois prendre, Qui doit me commander, et qui je dois défendre. Je ne consulte point nos ministres, nos grand’S, Leurs intérêts cachés, leurs partis différents ; J’en croirai seulement mes soldats et moi-même. Alexis m’a placé, je suis à lui, je l’aime. Je le sers, et surtout dans ces extrémités Memnon sera fidèle au sang dont vous sortez. Instruit de vos dangers, plein d’un noble courage, Madame, il ne pouvait différer davantage.