Aucun n'ose douter du droit de ma conquête ;
Et mes concitoyens me défendront d'aimer
La veuve d'un tyran qui voulut l'opprimer !
Entrons.
Scène V
Eh bien ! Zoé, que venez-vous m'apprendre ?
Dans son appartement gardez-vous de vous rendre.
Léonce et le pontife épouvantent son coeur ;
Leur voix sainte et funeste y porte la terreur :
Gémissante à leurs pieds, tremblante, évanouie,
Nos tristes soins à peine ont rappelé sa vie.
Des murs de ce palais ils osent l'arracher ;
Une triste retraite à jamais va cacher
Du reste de la terre Irène abandonnée :
Des veuves des césars telle est la destinée.
On ne verrait en vous qu'un tyran furieux,
Un soldat sacrilège, un ennemi des cieux,
Si, voulant abolir ces usages sinistres,
De la religion vous braviez les ministres.
L'impératrice en pleurs vous conjure à genoux
De ne point écouter un imprudent courroux,
De la laisser remplir ces devoirs déplorables
Que des maîtres sacrés jugent inviolables.
Des maîtres où je suis ! ... j'ai cru n'en avoir plus.
À moi, gardes, venez.
Scène VI
Mes ordres absolus
Sont que de cette enceinte aucun mortel ne sorte :
Qu'on soit armé partout ; qu'on veille à cette porte.