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ACTE III



Scène I

les deux pères, glycère, prestine.
Le père de Glycère

Oui, c’étaient des vapeurs ; c’est une maladie
Où les vieux médecins n’entendent jamais rien :
Cela vient tout d’un coup… quand on se porte bien.
Une seconde dose à l’instant Va guérie.
Oh ! que cela t’a fait de bien !


Le père de Daphnis

Ces espèces de maux s’appellent frénésie.
Feu ma femme autrefois en fut longtemps saisie ;
Quand son mal lui prenait, c’était un vrai démon.


Le père de Glycère

Ma femme aussi.

Le père de Daphnis

C’était un torrent d’invectives,
Un tapage, des cris, des querelles si vives…


Le père de Glycère

Tout de même.


Le père de Daphnis

Il fallait déserter la maison,
La bonne me disait : Je te hais, d’un courage.
D’un fond de vérité… cela partait du cœur.
Grâce au ciel, tu n’as plus cette mauvaise humeur,
Et rien ne troublera ta tête et ton ménage.


Glycère, se relevant d’un banc de gazon où elle était penchée.

A peine je comprends ce funeste langage.
Qu"est-il donc arrivé ? qu’ai-je fait ? quai-je dit ?
A l’amant que j’adore aurais-je pu déplaire ?
Hélas ! j’aurais perdu l’esprit !