Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome7.djvu/300

Cette page n’a pas encore été corrigée

ACTE QUATRIÈME.

SCÈNE I.

DON PÈDRE, MENDOSE.

M EN DO SE,

(Juoi ! vous vous exposiez à ce nouveau danger ! Quoi ! don Pèdre, autrefois si prompt à se venger, De ce grand ennemi n’a pas proscrit la tête !

DON PÈDRE.

Léonore a parlé, ma vengeance s’arrête. Elle n’a point voulu qu’aux marches de l’autel Notre hymen fût souillé du sang d’un criminel. Sans elle, cher ami, j’aurais été barbare ; J’aurais de ma main même immolé Transtamare : Je l’aurais dû… n’importe.

MENDOSE,

Et voilà ces Français, Dont le premier exploit et le premier succès Est de vous enlever, par un sanglant outrage, Ce prisonnier d"État qui vous servait d’otage ! Jugez de quel espoir le sénat est flatté ; Comme il est insolent avec sécurité ; Comme, au nom de Guesclin, sa voix impérieuse Conduit d’un peuple vain la fougue impétueuse ! Tandis que Léonore a du bandeau royal (Présent si digne d’elle, et peut-être fatal). Orné son front modeste où la vertu réside. D’arrogants factieux une troupe perfide Abjurait votre empire, et, presque sous vos yeux. Élevait Transtamare au rang de vos aïeux. A i)eine ce Guesclin touchait à nos rivages, Tous les grands à l’envi, lui portant leurs hommages,