Quel nouveau bruit s’entend ? Astérie ! Ah ! Grands dieux !
C’est elle, je la vois, elle marche en ces lieux…
Mes amis, elle marche à l’affreux sacrifice ;
Et voilà les soldats armés pour son supplice.
Elle en est entourée.
Qu’il faut, en la vengeant, mourir sacrifiés.
Scène III.
Où pensez-vous aller ? Et qu’est-ce que vous faites ?
Quel transport vous égare, aveugles que vous êtes ?
Dans leur course rapide ils ne m’écoutent pas.
Ah ! Que de cette esclave ils suivent donc les pas ;
Qu’ils s’écartent surtout de ces autels horribles,
Dressés par la vengeance à des dieux inflexibles ;
Qu’ils sortent de la Crète. Ils n’ont vu parmi nous
Que de justes sujets d’un éternel courroux :
Ils nous détesteront ; mais ils rendront justice
À la main qui dérobe Astérie au supplice ;
Ils aimeront mon roi dans leurs affreux déserts…
Mais de quels cris soudains retentissent les airs !
Je me trompe, ou de loin j’entends le bruit des armes.
Que ce jour est funeste, et fait pour les alarmes !
Ah ! Nos mœurs, et nos lois, et nos rites affreux,
Ne pouvaient nous donner que des jours malheureux !
Revolons vers le roi.
Scène IV.
Demeure. Il n’est plus temps de sauver la victime ;